Tout tout tout sur  l'exposition Banksy à Tarnos- Rencontre avec Béru

Tout tout tout sur l'exposition Banksy à Tarnos- Rencontre avec Béru

Samedi, 5 octobre, 2024 - Dimanche, 20 octobre, 2024

de 11h à 19h

Nocturnes les samedi 5 et 19 octobre (jusqu'à 22h)

Organisateur : 
Banksy Modeste Collection, LE COL, XL Habitat

Il fait partie des très rares personnes à avoir rencontré Banksy, alors même qu’il ne savait pas qui il était.

Depuis, François Berardino, dit Béru, collectionne les œuvres et les objets de l’artiste. 250 acquisitions plus tard, avec plusieurs amis, ils imaginent un projet un peu fou : créer une collection destinée au plus grand nombre pour faire découvrir  l’univers du « pape du street art » à travers une exposition solidaire. Rencontre.

 

 Vous avez rencontré Banksy, un peu par hasard, en 2007. Qu’est ce qui vous a plu chez lui ?

Alors que je me rendais à Londres pour donner un spectacle de rue, un type s’est approché, à l’issue de la représentation, pour discuter. Nous avons sympathisé et il m’a invité à visiter son atelier. J’ai tout de suite aimé son travail. Comédien, je fais du théâtre de rue ; le street art me parle. J’ai aimé son humour, son cynisme et le message puissant, parfois assez cash qui traversaient ses œuvres. Je me suis reconnu dans sa philosophie.

Quelques mois plus tard, de retour à Paris, j’ai découvert son livre « Wall and Piece » et j’ai compris alors qui j’avais rencontré.

 

Vous avez alors commencé à collectionner ses œuvres et des objets lui ayant appartenu. Avec quel objectif, son univers vous fascinait ?

Oui, sans doute mais surtout parce qu’on ne peut pas s’approprier "l’ephemeral" c’est-à-dire l’art qui est fait dans la rue. De plus en collectionnant toutes ces pièces, j’ai pu découvrir Banksy sous une autre facette. J’ai retrouvé des visuels sur des objets notamment des vinyles dont il avait fait la pochette, avec un travail de graphiste. En plus, ces objets à l’époque n’étaient pas vendus très chers.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces œuvres et ces objets. Comment les avez-vous choisies ? Ou les avez-vous trouvées ?

Un peu comme un philatéliste qui cherche à se procurer une série de timbres, je parcourrais tous les jours des sites officiels et des sites marchands pour trouver des affiches, des cartes postales, des livres, des magazines ou des programmes d’expositions pour lesquelles il avait fait la couverture. C’était un peu comme une chasse au trésor. Puis, au fil du temps j’ai fait la connaissance d’autres collectionneurs et échangé avec eux quelques pièces en double. Je n’ai acheté que des pièces officielles, produites par l’artiste. Et chacune d’elles raconte une histoire différente.

Cette collection est unique car elle permet de retracer le parcours activiste de Banksy. A travers ses œuvres, il nous parle de l’écologie, de la situation des femmes dans le monde, des enfants qui sont les premières victimes des conflits, de notre manière de consommer, de la société de loisirs, et cette diversité de sujets abordés. Il nous pousse à réfléchir par nous-mêmes : à partir d’une image, chacun peut se faire sa propre lecture, quel que soit son âge, sa condition politique ou religieuse.

 

En 2020, vous en aviez plus de 250, c’est astronomique et très encombrant… D’où l’envie de partager cette collection en la montrant au plus grand nombre ?

Plutôt que de vendre cette collection, au risque de la voir s'éparpiller, l’idée est venue, conformément aux engagements de Bansksy, de présenter cette collection au public et d’en faire un outil au service des associations qui se battent pour un monde plus juste. C'est ainsi qu’avec l’aide d’Alexandre Ribeyrolles, Nathalie Pradel et Thierry Angles nous avons créé la SAS Banksy Modeste Collection pour la présenter au cours d’une exposition itinérante, gratuite, accessible à tous. Nous réservons également les matinées aux scolaires qui sont accompagnés de médiateurs qui ont été spécialement formés, de manière à ce que de retour en classe, ils puissent échanger avec leurs enseignants sur les différentes thématiques abordées dans l’exposition comme l’écologie, la guerre.

 

Vous assurez la scénographie de cette exposition, en vous adaptant à chaque fois au lieu. Chaque exposition est donc différente ?

Je voulais que cette exposition soit présentée à chaque fois dans un lieu qui n’est pas institutionnel. D’une part, parce que Banksy ne souhaite pas que ses œuvres soient exposées dans les musées, et d’autre part, comme le street art, ces expositions sont éphémères puisqu’elles ne durent que 15 jours. Le fond, qui est toujours le même, est présenté dans des lieux insolites, ce qui implique à chaque fois une nouvelle scénographique, propre à chaque lieu. Le visiteur plonge dans un univers graphique dont la mise en scène est différente à chaque exposition, y compris à Tarnos.

 

Les associations et les bénévoles ont une part très importante dans ces événements. Quel est leur rôle ?

Les associations sont pleinement actrices de cette exposition puisque nous formons ces bénévoles pour qu’ils soient surveillants de salle, puissent faire de la médiation sur les œuvres, s’approprient cette collection ; c’est un moment de partage.

 

27 Bld J.Duclos
40220 TARNOS