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L'église Notre-Dame-Des-Forges

Construite à partir de 1895, l'histoire de l’Église Notre-Dame-des-Forges est indissociable de celle de la Cité des Forges. Aujourd'hui désacralisée et réhabilitée, elle est devenue un véritable monument culturel et patrimonial.

Exposition réalisée dans le cadre de l'inauguration de l’Église des Forges - 2008 – Réalisation Ville de Tarnos. Documents actualisés et complétés en janvier 2016.

La construction de l'église

Depuis 1885, le curé de Tarnos se rendait à la cité des Forges deux fois par semaine, dans une petite chapelle de fortune aménagée dans les locaux de l’école congréganiste.

Le lieu devenant trop exigu, le directeur de l’usine, Claudius Magnin, décide la construction d’une église, dont le financement est assuré par la Compagnie des Forges. Les travaux débutèrent en 1895, sans toutefois l’autorisation préalable du Ministère des Cultes, ni celle des autorités locales.

Prévue pour un coût initial de 89 000 francs, l’église Notre-Dame-des-Forges est implantée au cœur de la cité, à quelques mètres de l’usine. Ses proportions sont, pour l’époque, assez audacieuses : d’un plan rectangulaire, l’édifice couvre une surface au sol de 300 m2 et peut accueillir près d’un millier de personnes.

Une usine d'acier

De style néogothique, l’église présente une nef et deux collatéraux à cinq travées. Le chevet se trouve au Nord et un porche situé au Sud donne accès à l’édifice. Les murs et les fondations se composent essentiellement de moellons et de pierre de Bidache. Une rosace, sur laquelle figure les 12 apôtres, orne la façade d'entrée. Les vitraux, datés de 1896, agrémentent le monument. L’élévation extérieure de l’église se termine par une flèche en pierre supportant une croix en fer, faisant office de paratonnerre.

La particularité de l’église réside dans l’utilisation de l’acier. La charpente métallique, véritable épine dorsale de l’édifice est ainsi constituée de douze tonnes d’acier.

Vue axonométrique de l’Église des Forges par Dominique Duplantier.

Une ouverture au culte refusée

Les travaux de l’église furent vraisemblablement achevés en 1897, mais le Ministère des Cultes refusa d'autoriser son ouverture au culte.

Les motifs invoqués étaient que l’édifice, se situant sur le territoire des Forges, échappait au contrôle des autorités ecclésiastiques et civiles pour ne relever que du directeur de l’Usine, initiateur de la construction.

Plusieurs solutions sont alors envisagées. La Préfecture demande à ce que l’usine cède par un acte authentique la propriété de l’édifice à la commune ou à la paroisse de Tarnos. Dans une lettre de juin 1897, elle autorise même l’ouverture d’une chapelle de secours, à condition que celle-ci se situe en dehors de l’enceinte de l’usine afin d’être totalement indépendante.

L'inauguration clandestine de l'église

Mais aucune des solutions proposées n’aboutit ; la nouvelle église reste donc vide, les offices religieux étant toujours célébrés dans la chapelle provisoire de l’école.

La situation ne pouvant perpétuellement durer, l’évêque d’Aire et de Dax préconise au curé de Tarnos, par courrier en date du 29 avril 1898, « d’utiliser la nouvelle église sans bruit et sans le faire d’une manière officielle ».

Il semble que cette inauguration clandestine se soit déroulée sans encombre. Dans un courrier de juin 1898, l’évêque est disposé à « nommer un prêtre en la demeure ».

Malgré les réticences de l’autorité civile, un prêtre est enfin nommé (sans pour autant lui conférer le « titre » de curé). L’église des Forges restera cependant rattachée à la paroisse de Tarnos pendant près de trente ans, jusqu’à la création de la paroisse de Notre-Dame-des-Forges en 1929.

Vitrail central du chœur, orné d'un médaillon à l'effigie de Claudius Magnin, avant la restauration de 1980. Extrait de « Notre Dame des Forges - Église et Paroisse », 1998, prêt Michel Saldou

1965 – 2008, Une nouvelle vie pour l'église

Le bâtiment menacé

En 1965, suite à la fermeture de l'usine des Forges, l'église est rachetée par l'association diocésaine d'Aire et de Dax.

En 1981, d’importants travaux de rénovation sont entrepris : les murs sont repeints, la charpente est renforcée et les vitraux subissent une nouvelle restauration. C’est à cette période que les effigies de Claudius Magnin et d'Adrien de Montgolfier sur des vitraux sont remplacées par des motifs décoratifs.

En 1997, faute d'un entretien suffisant et du danger que représentent les chutes de matériau à l'intérieur même de l'édifice, le bâtiment doit fermer définitivement. Le monument se détériore peu à peu, à la grande inquiétude de la population attachée à ce témoin visible et précieux de l’histoire industrielle de Tarnos.

Municipalisation et restauration

En 2002, suite à son inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 12 avril 2001, l'église des Forges devient propriété de la ville de Tarnos. Une importante procédure de restauration du monument est mise en place (réfection des maçonneries et ouvrages en pierre et la restauration des vitraux), parallèlement à l’aménagement des terrains alentours en espace d’animation.

En septembre 2008, c'est une nouvelle église restaurée qui est inaugurée. Dépassant le cadre de son utilisation traditionnelle, l'église devient un monument à vocations multiples : salle de spectacle, expositions, animations pédagogiques, manifestations culturelles...

Projet de restauration et d’aménagement du site de Notre Dame des Forges. 2008, Cabinet Soriano/Ville de Tarnos