Quand l’océan nous renvoie nos déchets : l’éternel nettoyage des infrastructures portuaires
Sur les berges de l'Adour, des déchets de toutes sortes sont charriés jusqu'à l'embouchure du fleuve, à Tarnos, et sur l'ensemble du Port de Bayonne. Nettoyer ces sites et empêcher les déchets d'atteindre l'océan et les plages relèvent de l’exploit. Un exploit bien éphémère qu'à peine réussi, il faut entièrement recommencer.
Porteur de projet : la CCI
Prestataire : la MIFEN
Un nettoyage collectif original
Le nettoyage des infrastructures portuaires n’est pas imposé par la loi. Pourtant, au-delà du confort visuel, entretenir et nettoyer ces ouvrages sont des enjeux fondamentaux de sécurité et de salubrité publique.
Depuis 2001, Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Bayonne et du Pays Basque, différents acteurs publics et élus locaux ont décidé de s’associer pour organiser collectivement l’entretien et le nettoyage des ouvrages portuaires (entre-deux-digues, « petite Mer »...).
Du pont Grenet (le « pont rouge ») jusqu’à la Digue, cet élan collaboratif est l’une des marques de fabrique du Port de Bayonne. Ce travail en commun reste d’ailleurs relativement original dans le paysage portuaire français.
Comme ailleurs, le nettoyage était auparavant effectué de manière très ponctuelle et selon les moyens de chacune des mairies.
Financements annuels
- 20 000 € du Conseil régional
- 10 000 € du Conseil départemental des Landes (Le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques a également participé jusqu’en 2014.)
- 12 000 € de l’ACBA (Agglomération Côte Basque Adour dont sont membres Boucau, Anglet et Bayonne)
- 10 000 € de la Ville de Tarnos
- 8 000 € de la CCI
Le choix de l’environnement et de l’insertion sociale
Pour récolter et traiter les déchets, c’est la Maison d’Initiation à la Faune et aux Espaces Naturels (la MIFEN) qui a été missionnée. Cette association d’insertion a créé et renforcé des emplois dédiés à cette mission, sur laquelle 6 personnes travaillent en moyenne 9 jours par mois.
D’une manière générale, en plus de lutter contre l’exclusion, la MIFEN propose des formations diplômantes sur l’environnement à ses bénéficiaires, leur offrant un tremplin vers le retour à l’emploi.
Le choix de la MIFEN ajoute donc du sens à ce nettoyage.
Que ramasse la MIFEN ?
Bois, médicaments, seringues, déchets dangereux et toxiques, cadavres d’animaux (dans la limite de la réglementation), aérosol, métaux, plastiques, polyester, verre, cordage,...
Retrouvez le détail sur le panneau implanté à l’entrée de la Digue :
Que deviennent les déchets ?
Une fois ramassés, les déchets sont triés en filière adaptée pour être revalorisés ou détruits. Tous les déchets sont pesés et classés par l’association.
Les troncs « non manutentionnables » sont, quant à eux, chargés et amenés à Itxassou par des professionnels pour y être traités et revalorisés. Un travail que réalisent également toujours plus de particuliers, qui trouvent sur la plage de quoi se chauffer gratuitement.
En tant que particulier, puis-je ramasser le bois échoué ?
- Sur la plage : Oui !
- Sur la Dune : Non ! Le bois laissé par la Ville et par l’Office National des Forêts sur les dunes ne doit pas être touché : il sert en effet à renforcer la dune et à faire vivre toute une micro-faune en se décomposant naturellement.