En 1940, Tarnos se retrouve sous le joug de l'armée nazie. La ville est occupée par des soldats de la Wehrmacht qui réquisitionnent habitations et bâtiments communaux. Durant l'occupation nazie, notre ville a payé un lourd tribu.
Exposition réalisée dans le cadre du 70ème anniversaire de la rafle des Résistants de Boucau et de Tarnos. 2012 – Réalisation Ville de Tarnos. Documents actualisés et complétés en janvier 2016.
Tarnos et Boucau en zone occupée
Lors de l'Armistice du 22 juin 1940, la France est découpée en plusieurs zones. Le Département des Landes, lui, est divisé en deux parties. A l'Ouest d'une zone de démarcation formée par les routes nationales 132 et 133 (axe Roquefort, Mont-de-Marsan, Saint-Sever, Hagetmau) se trouve la zone occupée (zone « Nord »), où se trouvent Boucau et Tarnos. A l'Est (zone « Sud »), c'est la zone dite « libre ».
La Côte Atlantique est stratégique pour les nazis qui veulent contrôler les entrée et sorties sur le territoire, anticipant également toutes les hypothèses de débarquements. L'ensemble de la zone côtière est alors déclarée « zone interdite ». Tarnos devient donc à plusieurs titres des endroits stratégiques pour l'armée allemande, qui veut également contrôler l'accès au port de Bayonne. De nombreuses troupes viennent ainsi prendre quartiers dans ces deux villes, s'installant par exemple chez l'habitant, réquisitionnant les bâtiments de l'école Jean Jaurès ou encore ceux du Château de Castillon.
Pour réaliser le Mur de l'Atlantique, l'armée d'occupation fait appel aux volontaires français, ainsi qu'à la réquisition de travailleurs via l'Organisation Todt. Les constructions que les Tarnosiens appelleront plus tard la Tour Barbara, la « Bougie » ou la « Piste des Allemands » (actuelle voie verte) datent de cette époque.
Une âme de résistant
Mais la méfiance particulière des allemands pour Boucau-Tarnos est également dû au caractère et à la personnalité des habitants. Dans ces villes communistes, les Maires ont été déportés et remplacés par des maires fantoches (« présidents de délégation ») nommé par le Préfet.
Les ouvriers des Forges et leurs femmes ont déjà beaucoup fait parler d'eux lors de grèves qui ont marqué l'Histoire locale. Le sens de l'organisation y est également redoutable, ainsi que l'expérience révolutionnaire de ces Boucalais et Tarnosiens dont certains n'hésitèrent pas à passer la frontière pour prendre les armes en 1936 contre le franquisme. Et de fait, ils vont former l'une des poches de Résistance les plus importantes de la côte basco-landaise, à Boucau, à Tarnos, et parfois bien au-delà.
Article Tarnos dans la Résistance
Tarnos libérée !
Dans la nuit du 22 au 23 août 1944, les officiers allemands quittent la ville, dans la confusion la plus totale. Bons de réquisitions en poche, ils se livrent à une chasse aux véhicules de toutes sortes, pour organiser leur départ. Ils s'emparent des voitures, camions, vélos et chevaux qui leur tombent sous la main. Tarnosiens et Boucalais s’affairent alors à dissimuler les vélos dans les greniers et les champs, à cacher les chevaux dans la forêt et à rendre inutilisable les véhicules à moteur.
Dès l'aube, avec joie, tonnant La Marseillaise, Le Chant du Départ et L’Internationale, les Tarnosiens et les Boucalais confectionnèrent des drapeaux français et alliés avec tous les bouts de tissus qu'ils pouvaient trouver, même le drapeau américain si fastidieux à réaliser. Libérant les prisonniers parqués près du « Métro », les jeunes défilèrent vers Bayonne jusqu'à ne plus avoir de semelles.
Les premiers instants d'euphorie passés, la joie fit place à l'angoisse. Bien que ne connaissant pas encore très bien l'existence des camps de concentration et d'extermination, ils savaient qu'ils ne pourraient plus jamais serrer dans leurs bras les membres de leur familles, leurs amis, leurs camarades déportés, arrêtés, exilés, prisonniers militaires ou travailleurs forcés Outre-Rhin, dont une partie ne reviendra pas.