Dès le début de la guerre, les répressions policières et les sévères arrestations des militants et élus communistes sont de mise dans les communes de Boucau et Tarnos. Loin de se laisser impressionner, la Résistance s'organise quasi-immédiatement.
Exposition réalisée dans le cadre du 70ème anniversaire de la rafle des Résistants de Boucau et de Tarnos. 2012 – Réalisation Ville de Tarnos. Documents actualisés et complétés en janvier 2016.
La résistance s'organise
Dès les premiers jours de décembre 1939, malgré la dissolution du Parti communiste, la destitution des élus tarnosiens et boucalais et la pression policière, les militants (communistes) se réorganisent petit à petit.
Ils commencent par distribuer clandestinement tracts et journaux aux Forges de l'Adour. Dès 1941, ils récupèrent à la mairie de Tarnos des pièces d'identité et des cartes de ravitaillement pour les parachutistes venus de Londres et les résistants clandestins. Lucienne Montot et Roland Daramy, tout deux employés de mairie, vont systématiser ce trafic pour les prisonniers évadés ou pour les ouvriers réfractaires de l'entreprise Todt. Loin de s'en contenter, Lucienne, sa cousine Pierrette et d'autres femmes vont même monter un réseau sur la Côte Basque pour permettre à ceux qui veulent rejoindre l'Afrique du Nord ou Londres par l'Espagne de s'échapper. Elles sont arrêtées par la Gestapo le 18 mars 1943 et survivent, malgré bien des souffrances, à la déportation.
Au printemps 1942, des jeunes communistes se regroupent au sein du Front Uni des Jeunes Patriotes. Ils s'appellent Jean Courson, Albert Descoutey, Marcel Glize, Paul Lesparie, Henri Presvot, Hubert Sanz, Jean Tauzin, Gabriel Dauga, René Desquerre ou encore Jean-Louis Llevo. C'est une jeune femme, Mady Labat, qui coordonne leur action. Réalisation et distribution de tracts, sabotages, incendie du cantonnement allemand du Barthassot au Boucau, déraillement d'un train militaire allemand en 1944... Ces jeunes Résistants font tout leur possible pour entraver l'action des nazis.
Les rafles de 1942
En 1942, des rafles massives de juifs et de ceux que les nazis considèrent comme des « terroristes » ont lieu partout sur le territoire français. Boucau et Tarnos n'échappent pas à la règle.
Dès l'automne, les arrestations se multiplient, orchestrée par Pierre Napoléon Poinsot, commandant de la Section Spéciale des Affaires Judiciaires d'Origine Politique. Pour point d'orgue, les 26 et 27 octobre 1942, au cours desquels plus de 20 résistants seront arrêtés.
Les résistants arrêtés sont pour la plupart internés dans les prisons françaises, souvent à la Villa Chagrin de Bayonne, puis au Fort du Hâ, avant de rejoindre les camps allemands. Certains sont fusillés, d'autres succombent sous les coups et les tortures. Quant à ceux qui réchappent aux camps de la mort, fuyant l'Espagne pour rejoindre les troupes gaullistes en Algérie, ils sont internés dans les terribles prisons franquistes.
De 1940 à 1944, dans nos deux communes, on dénombre 101 personnes arrêtées. 61 d'entre elles sont déportées, dont la moitié ne reviendra pas.